La mort vous fait-elle peur...?

Moi la mort ne me fait pas peur, elle m'intrigue plutôt... Que se passe-t-il après? Pouvons nous continuer à voir les gens que nous aimons, sommes nous réellement en paix? ou alors???
C'est mystérieux...

Pour ma part, ça ne me fait pas peur du tout.
Ma mère ne veut pas en parler, mais j'en parle depuis toujours avec ma grand-mère,
qui a hâte d'en finir, d'ailleurs (elle a 96 ans).
Mon grand-père vient de décéder, il y a un mois, il avait 99 ans.
Pour moi, ce n'est pas un sujet tabou, j'ai pris mes précautions,
mes enfants n'auront rien à faire, tout est prévu et payé.

Moi ce n'est pas la mort qui me fait peur, mais la maladie 🙁

Et surtout la souffrance.....

Pour moi, maladie et souffrance, c'est quotidien, à vie,
depuis mes 18 ans, de plusieurs maladies chroniques, alors...
La mort sera enfin la fin de tout ça, des opérations et autres calamités !

La mort pour moi-même ne m'effraie pas, c'est pour ceux que j'aime que je la redoute .....

La semaine dernière, suite à un examen médical de contrôle, le médecin me téléphone et me renvoie d'urgence chez un spécialiste qui me prend le lendemain...
On a le temps de s'inquiéter, de faire le tour de tout, d'envisager le pire, et avec le recul, j'avoue que mon inquiétude n'était pas dirigée vers le fait que mes jours seraient peut-être comptés, mais que s'ils le devenaient, je devais songer à mes filles et à ce qu'elles deviendraient sans moi ( la plus âgée vient d'avoir 13 ans, les plus jeunes n'auront que 10 ans en juillet)...
C'était la seule chose qui me faisait paniquer :la peur qu'on les sépare si je disparais, car leur père n'est pas apte à long terme à assumer leur éducation....
Faut juste que je tienne en santé on va dire au moins 8 ans.... lol
PS : finalement examen approfondi et juste anomalie congénitale bénine, qu'on avait prise pour une tumeur.

Mais perso, la mort ne m'effraie pas, juste que comme tout le monde, j'aimerai partir sans souffrir et dignement.....
La mort m'effraie si elle devait toucher un de mes enfants ou une personne qui m'est chère 😉

Aujourd'hui, elle me fait peur........ 😕
pourquoi......... 😕
et bien égoïstement ..... 😕
j'ai peur de la "vivre" seule...... 😕 et pourtant,
je ne veux pas imposer quoi que se soit à mes proches, aux personnes que j'aime.... 😕
je voudrais vivre le plus longtemps possible pour.....
ouvrir les yeux sur ce que je n'ai pas eu l'occasion plus tôt de découvrir....
il y' a tant de belles choses , de beaux pays, et puis........
je veux avoir le temps d'apprendre le néerlandais avant 😉

Oui, j'en ai peur car j'ai peur qu'on m'apprenne la mort de quelqu'un de proche, peur du manque et de la perte, peur aussi de ma propre mort, peur d'avoir mal et d'avoir a affronter ca seule :depi:

Il y a quelques temps nous avons perdu quelqu'un de tres cher a nos yeux et nous avons encore du mal a nous en remettre, il nous manque et difficile de gerer ca, alors je pense a ma maman ou a ma soeur de qui je suis proche et j'ai peur aussi si on devait leur annoncer ma mort :pleure:

Pour moi elle ne fais pas peur, loin de la, je la connais malheureusement depuis beaucoup trop longtemps pour des gens autour de moi, alors peut etre auto protection ou je ne sais pas, mais la mort pour moi, cela ne me fais rien, cela ne me touche pas, et puis suis tellement chiant des fois, qu'elle attendra surement longtemps avant de vouloir de moi :d

La mort, elle est si proche de moi en ce moment :-/

« Gardez-vous de demander du temps ; le malheur n'en accorde jamais. » MIRABEAU
j'ai toujour suivis ce principe, et heureusement (la perte de mon meilleur ami me confirme)

"Notre mort n'est rien... Celle des autres est insupportable." David S. Khara
avant c'est un peu ce que je pensais... jusqu'a ce que j'apprends que j'ai un cancer (le moins pire de tous mais c'est un mots qui vous chamboulle l'existance quand même)

avant ce cancer je n'en avais pas peur, c'est un passage obligé. mais depuis j'avoue que je suis moins seraine, non pas qu'elle me fait peur en soi mais que je n'ai pas le temps de vivre avec mes enfants

La mort est un passage obligé. Ce qui fait peur, c'est de laisser ceux que l'on aime derrière, d'être trop jeune lorsqu'elle survient et en dernier... de souffrir avant de partir. La mort ne m'effraie pas du tout. Il y a toujours un début et une fin... Ce qui me fait peur, c'est ce que j'ai écris plus haut...
Ma fille a eu un cancer. Opérée à l'âge de 20ans, elle s'en est sortie mais c'est une battante !
Mon mari a eu un cancer. Il a refusé de se soigner car il savait que l'on ne pouvait rien faire pour l'aider, il était déjà trop atteint. Il est parti dans la même année que son opération. Lorsque notre fille est entrée au bloc opératoire, j'étais seule avec elle, c'était en 2000. Il n'avait pas voulu venir, préférant rester seul à la maison... on devine "pourquoi"... il aurait été incapable de ne pas lui montrer son chagrin et il ne voulait pas l'inquiéter davantage. Quand le moment est venu pour lui de partir, je suis restée constamment avec lui, jusqu'à la fin, durant des heures. Il était terrorisé par la mort et je le savais. Je l'ai rassuré, réconforté, lui ai rappelé l'amour que nous lui portions notre fille et moi... je lui ai rappelé les bons moments vécus à trois... sa famille frères et soeur... tout ce qu'il y avait de meilleur... Je n'ai pas lâché sa main un seul instant et Il est parti serein et en paix. Il fallait juste le rassurer, lui parler calmement des bons moments vécus ensembles, de sa fille adorée, lui rappeler que l'amour est en soi, dans chacun de nous et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la personne en face pour continuer de l'aimer, toujours... Non, je n'ai pas peur de la mort et je ne veux pas que les gens soient tristes à ma mort. Là-haut, je reverrais tous ceux que j'aime et que j'ai aimé alors il n'y a aucune raison d'en avoir peur.

Même si tu as eu des moments difficiles, c'est une belle preuve d'amour, Yokospeed, que de l'avoir accompagner jusqu'à son dernier souffle avec autant de tendresse. (k)

Tu sais... quand on n'est pas dans le cas, on dit : "je ne vais pas faire ceci, oh non !!! je ne pourrais pas !" ou... bref, je ne te fais pas un dessin. Mais lorsqu'on voit les gens diminuer à la vitesse de l'éclair et qu'en plus il s'agit de proches ou d'intimes, là... la question ne se pose même pas. C'est instinctif... on ne peut pas laisser une personne seule dans de tels moments sachant qu'elle est terrorisée par la mort. Il y a plusieurs années de cela, juste en dessous de mes fenêtres, un gamin de 16ans, s'est tué avec sa petite mobylette. J'ai entendu un grand coup de frein. J'ai vu une bmw garé à quelques mètres, une dame d'un certain âge en état de choc était debout près de sa voiture, la portière grande ouverte et n'osait pas bouger. Je suis descendue en courant en prenant le plaid qui était sur le divan et là, j'ai vu un gosse étalé sur le sol. Aucune blessure apparente, pas de sang, rien... Dans la voiture qui suivait la BMW il y avait de jeunes Français qui, immédiatement, avaient appelé les secours. L'un d'eux se chargeait d'empêcher les voitures derrière de doubler, et le 3ème était près du gamin, il lui parlait sans arrêt. Je suis arrivée sur place, j'ai mis le plaid sur le corps du gosse, je me suis mise à genoux et là, j'ai compris... tout-de-suite. Le jeune Français aussi avait compris. Le gosse partait...Alors, comme les secours tardaient à venir, le petit Français m'a aidé. A deux, nous avons déposé sa tête tout doucement sur mes genoux et je n'ai fait que lui parler jusqu'à son départ. De ses parents, de ses "éventuels" frères et soeurs (je n'en savais rien, je ne connaissais pas ce gosse. Tout ce que je savais, c'est que c'était un gamin qui avait traversé le parc en face en sens interdit et c'était pris de face la BMW qui n'allait pas vite du tout...) il a atterri la tête la première contre un marronnier. La mobylette était totalement ratatinée et lui, rien. Rien d'apparent... tout était interne, la taille de sa tête le prouvait... Nous savions qu'il ne faut pas toucher à un blessé mais là... après 20mn d'attente... c'était trop. Ce gosse sur les pavés de Tournai en plein courant d'air, non... c'était trop. Le papa est venu enlever la mobylette le lendemain et il est passé chez moi. Je lui ai dis que son fils n'avait pas souffert et qu'il s'était endormi tout doucement. Le papa avait besoin de l'entendre... Le gamin était totalement en tort, c'était la mobylette d'un copain... il était en retard pour la lui rendre et se dépêchait... une connerie, quoi. Mort pour une connerie... Je ne peux pas t'expliquer ce que j'ai ressenti en voyant ce gosse sur le sol... Il fallait que je fasse quelque chose, je ne me serai pas sentie bien sinon. J'ai toujours eu besoin de tendre la main... c'est dans ma nature. J'ai une âme de St-Bernard et je dois parfois me faire violence pour refuser mon aide parce que ça me bouffe... Ce que j'ai retenu de cette triste histoire, c'est le soulagement du gamin quand je lui ai prit la main tout en lui parlant et en caressant son visage de l'autre main, ça... je n'ai pas oublié et c'est comme ça que je le vois encore. Son regard tourné vers moi et des yeux d'enfant étonné mais pas apeuré ! Il était rassuré, je l'ai vu... alors quand le moment est venu pour mon mari, ce fut instinctif...

Yokospeed, c'est touchant ce que tu racontes de ce jeune homme..... (k)
Ce que tu dis sur ce qu'on est capable de faire dans ces moments, là, je l'ai vécu avec mon père aussi....
Enormément de rancoeurs jusqu'au jour où je l'ai accompagné vers la fin, avec 2 de mes frères et ma mère....
Je suis la seule à avoir eu ce déclic de lui parler sans cesse ; le médecin de garde venu durant la nuit, avait dit qu'il était cliniquement mort, du coup, ma mère et mes frères sont restés bloqués.....
Cliniquement mort .....Il a encore continué de respirer durant de longues heures.
Il avait les yeux fermés depuis plus d'une semaine et là, ils étaient tout grands ouverts, tournés vers moi.....
Je disais sans cesse à maman de venir lui parler, qu'il l'entendait, mais ça lui était impossible, choquée de ce que le médecin avait dit et de voir ses yeux ouverts....
J'ai fini par lui dire de venir lui dire qu'elle l'aimait et lui dire aurevoir...... Quand elle a enfin accepté, elle lui a parlé quelques petites minutes, puis nous a dit qu'il avait fermé les yeux.....

Je pense que quand on croit que tout est fini, mais que la personne a encore une petite étincelle de vie, elle perçoit ce que nous lui disons....
Ce que tu racontes me touche énormément de par cette sensation que j'avais ressentie ce jour là....
Parmi la famille, je suis la seule à avoir pu faire mon deuil rapidement ; ce que j'ai partagé avec mon père,dans ce moment là ça ne s'explique pas, ça se vit et le fait de l'avoir accompagné a fait quej'ai accepté sa mort comme une libération pour lui.
Je sais que mes soeurs restent encore touchées (elles n'ont pas su venir cette nuit là)...pourtant cela remonte à 1998.....

Merci Yokospeed de si bien faire passer tes émotions dans tes récits qui font parfois que les nôtres ressurgissent aussi..... (k)

En fait... ce sont des sujets qui nous touchent personnellement, c'est ce qui donne cet accent de vérité : nous l'avons vécu. C'est là toute la différence. Comment décrire quelque chose que l'on ne connait qu'au travers des livres, des images et des ouïes dires ?... quand on l'a vécu, les mots viennent sans réfléchir. Ils se couchent sur le papier ou... la toile. Mon mari a été lucide jusqu'à la fin. Quelques semaines avant son hospitalisation, ils nous avaient demandé à toutes les deux : "si je vous demande de m'euthanasier, vous le ferez ?"... Ma réponse fut immédiate : "non. Je te comprends mais je ne pourrais pas faire ça, impossible". Ma fille elle, avait répondu ... "je pense que j'y arriverais... pour toi... parce que j'ai souffert assez pour te comprendre.". Quand j'ai vu qu'il souffrait le martyr, j'ai profité de la visite du médecin pour lui demander de l'aider à partir mais... j'ai fais la demande "devant" mon mari qui a tout entendu et était lucide. Le médecin a regardé mon mari et lui a dit : "vous êtes d'accord ?" et mon mari a répondu, d'une voix claire qui a étonné les deux infirmières, le médecin et moi-même : "je vous implore Docteur...". Le médecin a répondu : je reviens... quelques minutes plus tard, il ajoutait du valium dans le baxter et mon mari est parti libéré. Plus de souffrances, il avait un sourire radieux et regardait avec gentillesse la toute jeune infirmière qui voyait une personne mourir pour la première fois et tremblait de partout, rassurée par l'infirmière plus âgée qui l'accompagnait. Il lui a dit péniblement : "tu vois ma petite, ce n'est pas si terrible...". Il m'a regardé, j'ai senti sa main se désserrer de la mienne... il entamait son départ. Si c'était à refaire : je le recommencerais parce que ce sourire, il y avait des années qu'il ne l'avait pas affiché... C'est le souvenir "sélectif" que j'ai gardé de lui. J'ai fait mon deuil très rapidement grâce à ça... à l'inverse de ma fille qui a du se faire suivre par une collègue... elle ne parvenait pas à pleurer. Maintenant, tout est rentré dans l'ordre. Elle a fait son deuil et parle de son père comme je le fais : simplement, sans rien cacher, sans détours. C'est ça... la vie. Un début et une fin...